Rire et tragique dans <i>La Chartreuse de Parme</i>
Rire et tragique dans La Chartreuse de Parme
Nouvelle édition augmentée



Date de parution : 2006
ISBN : 978-2-84830-074-0
14 x 20,5 cm
dos carré collé
370 pages

49 €


Quel lecteur de La Chartreuse de Parme n'a pas été sensible au climat général de gaieté moqueuse et de sombre mélancolie de ce roman ? L'entrelacement de ces deux tonalités qu'étudie l'essai de Michel Crouzet est sans doute le secret du charme de cette œuvre si souvent considérée comme un miracle littéraire, ou comme l'exemple de cette union de l'allégresse et de la tendresse que Stendhal un beau jour à Moscou s'était donnée comme idéal de son écriture par référence à l'opéra-buffa. Il est bien l'écrivain pour qui il n'y a pas de sérieux qui n'appelle un accompagnement de non-sérieux, pour qui il n'y a rien qui ne puisse être évoqué avec drôlerie, pour qui il n'y a pas de limite à la plaisanterie. Roman d'un romanesque intégral et radical, La Chartreuse en est aussi la raillerie don quichottesque : d'où l'originalité unique de présenter un couple de héros jeunes et purs qui ne songent qu'à aimer et un couple de héros âgés qui veulent le pouvoir et la fortune. Toujours comique et tragique s'offrent en même temps, contradictoires et complémentaires, comme la double affirmation de la vitalité. Au cœur de cet essai le comique de la politique, les deux termes sont presque interchangeables, tout ce qui est politique est comique, et sinistre aussi, et en face, la montée vers le sublime, l'accès du roman, construit selon des relations d'analogies, à un sur-romanesque : une dimension ésotérique, une série de révélations, l'héroïsme extrême de la tendresse absolue dans le sacrifice absolu de soi. Le tragique est dans cette double fidélité à ce que la vie héroïque, italienne, propose de joie et de douleur.