Ce recueil n’est pas une simple vulgarisation de l’œuvre mirbellienne, qui serait destinée à un vaste public de profanes, au risque de survoler les sujets ou de donner l’impression de rabâcher. Il n’est pas davantage une publication élitiste qui s’adresserait prioritairement aux happy few, “mirbeaulogues” et “mirbeauphiles” patentés, au risque de dissuader la curiosité du simple amateur et du profanum vulgus. Soucieux d’éviter ces deux écueils, nous avons souhaité répondre à la fois à deux types d’attentes : la demande, croissante, de tous ceux, universitaires ou non, qui veulent en savoir plus sur un auteur encore insuffisamment reconnu pour que justice lui soit vraiment rendue, mais dont l’importance dans l’histoire littéraire est de plus en notoire, sans avoir pour autant à ingurgiter les quatre mille pages des Cahiers Octave Mirbeau, les mille pages de sa biographie et les quatre mille pages de son Œuvre romanesque ; et les exigences plus pointues des étudiants, des chercheurs et des amateurs de littérature qui s’intéressent à tel ou tel aspect original de l’œuvre, des combats et de la vision du monde de l’auteur de L’Abbé Jules. C’est pourquoi le lecteur trouvera, en un volume aux dimensions volontairement modestes, deux sortes d’articles. D’une part, des articles de synthèse, d’autre part, des études plus analytiques, qui portent sur un corpus d’œuvres narratives ou théâtrales plus restreint, mais abordé sous un angle original, et qui complètent avantageusement les larges visions d’ensemble.