Études sur  <i>Britannicus</i>
Études sur Britannicus
Nouvelle édition revue et corrigée



Date de parution : 10-2007
ISBN : 978-2-84830-097-9
ISSN : 1639-3872
14 x 20,5 cm
dos carré collé
194 pages

38 €


Si Racine est certainement l’auteur auquel se sont le plus intéressés les tenants de la « nouvelle critique », Britannicus est non moins certainement celle de ses tragédies qui a le plus retenu leur attention. Trop heureux de trouver dans le théâtre de Racine une pièce qui, par certains de ses aspects, paraissait répondre tant bien que mal à l’image qu’ils voulaient en donner, ils ont cherché à utiliser Britannicus comme une sorte de lit de Procuste pour essayer de ramener toutes les tragédies de Racine à une structure commune. Ce faisant, ils ont totalement méconnu la spécificité d’une tragédie qui, moins que tout autre peut-être, pouvait être considérée comme une sorte de modèle de la tragédie racinienne. C’est, au contraire, cette spécificité que ce livre a voulu souligner en insistant tout particulièrement sur la singularité du personnage de Néron, que l’on ne saurait vraiment comparer à aucun autre personnage de Racine, comme sur celle de la situation dans laquelle il se trouve : celle d’un empereur qui est parvenu au pouvoir non par sa naissance ou par ses mérites, mais par les intrigues d’une mère qui ne l’y a fait parvenir que pour l’exercer elle-même par fils interposé. Cette double singularité interdit de voir, avec certains commentateurs ou certains metteurs en scène, dans Britannicus une pièce essentiellement politique.
Pas plus que dans ces précédents livres, l’auteur de ces Études ne prétend être le premier à avoir compris l’œuvre qu’il a analysée. Il croit pourtant avoir contribué à apporter quelques lumières nouvelles, non seulement sur des points de détail, mais aussi sur des aspects plus importants, voire essentiels, de la pièce, en montrant notamment que, si le meurtre de Britannicus est un crime logique, dans la mesure où il est celui d’un criminel né, il n’en garde pas moins un caractère accidentel, dans la mesure où, pour son premier crime, Néron a besoin qu’on l’aide à franchir le pas, et c’est à quoi, en même temps que Narcisse, s’emploie le dramaturge par la façon dont il règle le déroulement de l’action, au triple bénéfice de l’intérêt psychologique, de l’intérêt dramatique et du sentiment du tragique.