Flaubert hors de Babel
Flaubert hors de Babel
Textes réunis par Michel Crouzet et Didier Philippot


Date de parution : 2013
ISBN : 978-284-830-181-6
14 x 20,5 cm
dos carré collé
264 pages

49 €


Rome n’est plus dans Rome, on le sait de longue date. On a pu regretter parfois que Flaubert ne soit plus dans Flaubert ! Une certaine génétique, non pas toute la génétique, bien sûr, – celle qui s’est constituée en champ d’études autonome et en poétique autonome de l’œuvre mouvante, celle qui a inversé trop radicalement la priorité du texte sur ce qui n’est pas encore le texte –, a chassé Flaubert de son œuvre au profit des chers brouillons et d’un culte, d’une vénération fétichiste de la rature, nouvelle divinité littéraire. Flaubert biffé menace de disparaître alors doublement : il s’efface dans la série presque illimitée des avant-textes, et il disparaît encore autrement, non plus en deçà mais au-delà de lui-même, dans l’espace infini et désertique de l’intertextualité qui fait triompher le néant du « livre sur rien ». Flaubert devient le Pierre Ménard de Borges, copiste consciencieux et imbécile de lui-même, ou habitant mélancolique de la bibliothèque de Babel. Flaubert « babélisé » est-il encore Flaubert ? « Inter » et « intra » (textualité) sont les deux bouts par lesquels l’œuvre se perd hors de ses frontières : ce sont les deux bouts du rien !